Jean Gosset a rejoint Vendôme tout à la fin du mois de juin 1940, après l’armistice et la fin des combats
Refusant d’être fait prisonnier, il a quitté ses camarades qui s’était repliés jusqu’à la Loire, et troquant son uniforme contre des vêtements civils, il a réussi à gagner Vendôme en évitant de se faire prendre.
Il se fait démobiliser provisoirement à Orléans, il sera démobilisé « définitivement » par le canton de Vendôme le 12 septembre. Le 2 juillet, il écrit à Pierre-Aimé Touchard :
Me voici rentré depuis trois jours en bon état physique… et même moral, complètement dégoûté, […] mais convaincu qu’il y a beaucoup à faire, que tout est à faire.
L’année scolaire s’est terminée au lycée Ronsard dès le 14 juin, et le 15 un bombardement a produit de gros dégâts dans la ville. Cependant la rentrée aura lieu normalement le 1er octobre et Jean Gosset reprendra ses cours au lycée.
Lucie Aubrac et Danielle Rioul-Gosset à l’inauguration de la salle Jean Gosset au lycée de Vendôme – 1998
Durant tout cet été 1940, l’opinion semble avoir été comme anesthésiée. D’abord par la brutalité de la défaite. Et puis, Pétain n’est-il pas arrivé au pouvoir dans des conditions apparemment légales, élu par la chambre des Députés de 1936, celle du Front populaire ? N’est-il pas, en tant que vainqueur de Verdun, encore associé à l’idée d’une opposition résolue à l’Allemagne ?
C’est à peine si l’opinion a prêté attention à l’une des conditions les plus honteuses de l’armistice : la livraison à l’Allemagne de ses ressortissants antinazis internés en France. Il y a de quoi, pour un homme lucide, être désarçonné.
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