Jean Gosset (1912-1944)

Le réseau Cohors

Le réseau est implanté dans de nombreuses régions, en partie grâce aux groupes que Libération possède déjà dans divers départements

Il couvre la côte atlantique, celle de la Manche et de la mer du Nord, de Bayonne à l’embouchure de l’Escaut. Des sous-réseaux sont créés, principalement en région parisienne, en Belgique, dans le Nord, en Normandie, en Bretagne, en Basse-Loire, en Touraine, dans l’Orléanais, et même quelques groupes en zone sud, notamment à Toulouse, à Bordeaux, et sur la côte méditerranéenne.

C’est Jean Gosset qui forme le noyau du groupe de Bretagne

Les agents recrutés répondent à toutes les demandes de renseignements, au sujet des trains de troupes, des travaux côtiers, de la base de sous-marins de Lorient, de l’aérodrome de Lann-Bihoué (proche de Lorient), des Forges d’Hennebont, etc.  Jean Gosset envoie souvent ses agents de liaison en Bretagne, lui-même s’y rend fréquemment. Le groupe breton est rattaché à Libération-Nord en janvier 1942, et à Phalanx ZO en avril.

Gosset prend le pseudonyme de Gérard

En septembre 1942, alors que Jean Cavaillès est emprisonné quelques semaines à Montpellier, Jean Gosset assure la direction du réseau Cohors. Il assume, lors de cet intérim, les tâches qui étaient celles de Cavaillès, y compris à Libération-Nord. C’est ce qui apparaît dans le « rapport général » qu’il adresse au BCRA de Londres, à la fin de 1942, sous le pseudonyme de Galand. Il s’occupe de la propagande et du journal. Il demande instamment des moyens de transmission plus efficaces que ceux dont disposait le réseau. Il indique qu’il recherche des terrains d’atterrissage et de parachutage.

Il faut en effet trouver des terrains pour recevoir le courrier, le matériel, puis les armes et les explosifs, qui sont parachutés ou amenés par avion en même temps que les agents français ou britanniques venant ou rentrant de Londres. Les transmissions clandestines sont extrêmement dangereuses, car les Allemands disposent d’installations aussi bien fixes que mobiles (la gonioperateur-radioométrie) pour détecter les postes émetteurs, surtout dans les grandes villes. Les opérateurs sont donc très vulnérables et doivent changer souvent de lieu pour émettre.
Cependant, dans son rapport, Gosset se plaint de ne pas recevoir de réponse à ses courriers, il réclame des instructions précises. À Londres, on semble enfin prendre conscience de ce que les résistants, en France et surtout en zone occupée, ont besoin d’être soutenus et guidés dans leur travail.

La propagande se fait jusqu’ici par l’action individuelle de nos amis et surtout par le journal. […] Mais nous rencontrons de graves difficultés pour nous procurer du papier. Des camarades nous ont fourni du papier journal mais celui-ci convient mal à la ronéo et le déchet du tirage est considérable (de l’ordre de 20%) avec un résultat défectueux même pour les numéros utilisables. Nous demandons par conséquent que l’on nous envoie d’urgence un papier spécial pour ronéo.

Extrait de « Sur les traces de Jean Gosset »

Libération du 8 janvier 1943 - Bibliothèque Nationale de France gallica.bnf.fr

 

Libération du 8 janvier 1943
Bibliothèque Nationale de France gallica.bnf.fr

En décembre 1943, le réseau change de nom et devient Asturies, en souvenir de la région industrielle des Asturies, foyer d’opposition au fascisme, et dernier îlot de résistance au franquisme dans le nord de l’Espagne.

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