En mai 1943, en Bretagne, l’opération Barracuda avait dû être annulée, mais le programme à réaliser reste à l’ordre du jour
Il s’agit, en prévision du débarquement en Normandie, de s’assurer que les ports de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, ne puissent devenir le point de départ d’actions offensives contre les convois de troupes alliées dans la Manche. Le travail du GRAC consiste désormais à priver la base de Lorient de courant électrique. La centrale thermique a déjà été attaquée par sabotage. En septembre, les pylônes de la ligne de transport de force sont abattus. C’est Jean Simon, d’Hennebont, et Jean Le Métayer qui ont fait sauter les pylônes sur la rivière du Blavet.
Le 2 mars, une équipe de huit hommes est chargée d’aller au maquis de Poulmein récupérer le matériel abandonné lors de l’attaque des Allemands du 10 février. Mais des patrouilles sillonnent la région, où la veille un poste de guet ennemi a été attaqué. L’une d’elles, embusquée à un carrefour, ouvre le feu. Il fait nuit, l’un des résistants riposte, tue un Allemand, en blesse un autre et parvient à fuir. Mais Charles Ihuello et Louis Avry sont mortellement atteints.
Pierre Ferrand rentre de Paris en avril et organise les opérations prévues par Gosset. Il s’agit de détruire le pont métallique d’Hennebont, de faire dérailler le train de la Kriegsmarine, de couper la conduite d’eau qui alimente l’arsenal de Lorient et d’attaquer une voiture qui transporte du matériel pour la base de sous-marins. Ces actions ont lieu entre le 21 et le 24 avril.
Jean Gosset et Pierre Ferrand retournent en Bretagne à la fin d’avril. Ferrand se charge des actions prévues dans la région de Lorient et Hennebont, tandis que Jean Gosset part pour d’autres missions. Mais ses jours de liberté sont désormais comptés.
Extrait de « Sur les traces de Jean Gosset »
Pierre Ferrand et Marcelle Jego
Les ateliers d’histoire du vieil Hennebont ont retracé l’histoire des compagnons de Jean Gosset et du maquis de Poulmein.
Au début des années 1940, à Hennebont, la vie quotidienne sous l’Occupation allemande est pesante. Pour oublier un peu ces moments difficiles, il reste les loisirs qui sont encore un peu les mêmes que ceux d’avant-guerre. La distraction du dimanche, c’est souvent le match de football, disputé ici au stade François Michard. Après la rencontre, les jeunes joueurs de la Garde du Voeu d’Hennebont, le club local, se retrouvent parfois au Café du Musée, le long des remparts de la ville.
Là, des amitiés se nouent. Marcelle JEGO, la fille des propriétaires du Café du Musée, et Pierre FERRAND, un joueur de football du club, vont connaitre et partager cette amitié avec bien d’autres jeunes de la région et s’engageront bien vite dans une aventure hors du commun, celle de la Résistance, où l’un des deux laissera tragiquement la vie, mais en laissant peut être à l’autre, d’une certaine manière, le soin de porter ses convictions.
Le café était un point de rendez-vous. Jean Gosset « Christophe », le patron du réseau Cohors-Asturies est venu chez nous au mois d‘avril 1944, peu de temps avant d’être arrêté puis déporté. Il venait à Hennebont pour former les jeunes résistants qu’il avait rassemblés à la confection et la mise au point des explosifs et organiser quelques opérations de sabotage.
Témoignage de Marcelle Jégo
Télécharger le document complet : Marcelle JEGO – Pierre FERRAND
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