La solidarité avec le mouvement ouvrier paraît à Jean Gosset plus importante que les risques d’une alliance tactique avec les communistes
La forme que prend cette solidarité relève de ce qu’on appelle la tradition de l’éducation ouvrière (que des Normaliens ont déjà illustrée dès le début du siècle). On peut se faire une idée de ce que cela représente concrètement pour Gosset par son article de juin 1938 dans Esprit « Les Collèges du Travail ». Il semble avoir hésité un peu à proposer cet article à Mounier, probablement parce qu’il se doute que ce n’est pas une préoccupation essentielle pour celui-ci, qui d’ailleurs lui répond :
Bon, oui, bien, collèges du travail. Tu perds au moins quinze jours par an à dire que tu ne vaux rien ; ça ferait au moins trois articles. Pas de gaspillage des forces vives personnalistes, svp. Tu as, comme nous tous, à relever d’une grave maladie : l’Université. Avec quelques années, tu sais, on y arrive. Mais il ne faut pas se décourager au début, bon diou !
Les Collèges du Travail, où Gosset dispense un enseignement, à Brest, puis à Vendôme, font partie du CCEO (Centre Confédéral d’Éducation Ouvrière), organisme dépendant de la CGT.
C’est un travail qu’il fait par conviction, bien sûr, mais aussi qui lui plaît :
Je pose cette question à tous les maîtres qui ont enseigné dans un Collège du Travail : quel est celui d’entre vous qui ne s’y est pas trouvé mieux à sa place, et plus heureux, que dans sa classe d’école ou surtout de lycée ?
Au cours des années 38 et 39, Jean Gosset se consacre davantage à sa collaboration au journal Le Voltigeur. Mais il donne encore également deux articles importants à Esprit, « Les Collèges du travail », en juin 1938 et « L’avenir des partis », en mai 1939, qui traitent non plus de questions philosophiques, mais de problèmes politiques ou sociaux.
Extrait de « Sur les traces de Jean Gosset »
Lire « Les Collèges du travail » – juin 1938
Lire « L’avenir des partis » – mai 1939
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